Architectures Commerciales

Le passage Pommeraye à Nantes, bel exemple de passage urbain
Le passage Pommeraye à Nantes somptueux écrin pour des surfaces commerciales et un monument urbain faisant partie de la vie des nantais, ou quand les architectes commerciaux déclinaient majestueusement leurs lettres de noblesse.

L’Architecture Commerciale est-elle antinomique avec la Grande Architecture ?

C’est en tant qu’authentique architecte qu’il faudrait se pencher sur l’architecture dite commerciale et de l’analyser à l’aune de la longue histoire de l’architecture qui a modelé nos villes.

Franck Gintrand pousse à juste titre ce cri du cœur : «  Toujours pas de chef-d’œuvre à l’horizon » !

Il est admis que beaucoup d’architectes répugnent à traiter des commandes de points de vente ou de centres commerciaux. Les enseignes préfèrent traiter avec des cabinets spécialisés en charpentes et fluides, plutôt que de s’embarrasser avec les états d’âmes d’un architecte en mal d’authenticité, d’unicité et de transmission mémorielle. Il faut dire qu’un architecte aura bien du mal à exprimer sa sensibilité dans le carcan de cahiers des charges très lourds, orientés exclusivement par le visuel merchandising et la théâtralisation des points de vente. Une seconde difficulté et de taille, réside dans le fait qu’un centre commercial n’a pas ( du moins à ce jour) vocation à s’intégrer dans un tissu urbain ou naturel, il tourne volontiers le dos à cette exigence fondamentale de tout projet architectural s’il n’y trouve pas son intérêt commercial.

Nuisances de l'architecture commerciale sauvage
Un paysage urbain défiguré par la course à l'enseigne la plus visible...ou les travers de l'architecture commerciale poussée à l'outrance.

Autre difficulté et de taille, les maître d’ouvrage sont insensibles, voire totalement rétifs à toute créativité qui ne respecte pas les standards de leur enseigne ou marque, l’esthétique de l’ouvrage doit respecter avant tout leur charte  plastique / graphique à eux ! Et il est de notoriété publique que les enseignes intiment à l’architecte des ordres péremptoires quant à la positon d’un logo, d’un panneau, d’une entrée, d’une devanture …

L’esthétique et les formes doivent rester plutôt fast food / junk food, pour (com)plaire au plus grand nombre, et peu importent les calories et les caries…

Et pour couronner le tout, l’obsolescence quasi programmée de ces ouvrages ne donne pas envie aux architectes purs et durs de s’investir pour l’éternité, car la duré de vie d’un centre commercial dépasse rarement les 20 ans …

Pourtant, des architectures commerciales exceptionnelles existent !

Ne nous méprenons pas, ceci n’est pas le discours passéiste d’un vieux c*** qui dit « c’était mieux avant … »
L’œuvre magistrale de la  BCE Place de Toronto , que nous devons à l’architecte Santiago Calatrava montre clairement que des œuvres audacieuses et utiles peuvent encore voire le jour et remporter l’adhésion d’un public même  profane, car elles « travaillent » de manière organique le tissu urbain existant.

BCE Place de Toronto , un chef-d'oeuvre d'architecture commerciale
Une cathédrale d'architecture commerciale à mille lieues de la production ordinaire...

Dans ce qui suit nous allons vous dévoiler nos coups de cœur pour des œuvres majeures qui ont marqué et marqueront durablement l’architecture commerciale à travers le monde. Notamment via des exemples qui ne se contentent pas de jouer la partition séculaire d’une architecture qui s’intègre et participe à la vie de la cité, mais également des architectures sensibles aux problématiques de notre temps, de respect et de préservation de l’environnement, d’économies d’énergie, de recyclage es matériaux, et de régulation passive des ambiances.

 

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